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entretien

avec Jonathan Crow et Michael Oesterle

ÉLÉGANCE, IMAGINATION ET VIRTUOSITÉ : Jonathan Crow et Michael Oesterle parlent du programme Rencontres virtuoses.

Innovations en concert est ravi de présenter, le 8 avril, Jonathan Crow (premier violon de l’Orchestre symphonique de Toronto et ancien premier violon de l’Orchestre symphonique de Montréal) et Andrew Wan (premier violon de l’Orchestre symphonique de Montréal). Dans Rencontres virtuoses, ils se réuniront pour raconter l’histoire du duo de violons aux 20e et 21e siècles, histoire qui commence par Schnittke et Prokofiev, passe par Bartók, Berio et Takemitsu, pour en arriver enfin au Québec d’aujourd’hui avec des œuvres commandées à Michael Oesterle et Maxime McKinley.

Jonathan Crow décrit ce style comme étant moins une tradition de duos virtuoses pour violons qu’une tradition de duos créés pour être des outils d’enseignement. Les duos de Bartók et de Berio ont tous les deux été écrits dans le but d’être interprétés par un maître et un élève, l’une des partitions étant légèrement moins compliquée que l’autre. Dans les duos de Bartók, les 44 courtes pièces progressent en difficulté, devenant de plus en plus compliquées.

« Le répertoire pour duo de violons affiche une interruption étrange pendant une longue période de l’histoire, explique Jonathan. Beaucoup de duos datent de l’ère baroque, et beaucoup de pièces modernes existent pour cette formation, mais très peu de duos ont été créés pendant les périodes classique ou romantique. Nous avons décidé pour ce récital de nous concentrer sur la musique des 20e et 21e siècles, car la variété des styles de Prokofiev à Takemitsu et les deux créations originales semblaient offrir un thème naturel au concert. Nous avons expressément voulu présenter des pièces de grands compositeurs canadiens et nous sommes très heureux de pouvoir présenter deux nouvelles œuvres de Maxime McKinley et de Michael Oesterle! »

La pièce de Michael Oesterle, Eulerian Dances, est basée sur le travail de Leonhard Euler, qui a jeté en 1735 les bases de la théorie des graphes en résolvant le célèbre problème mathématique des sept ponts de Königsberg.

« Mon intérêt pour les mathématiques et les sciences, dit Michael, m’habite depuis fort longtemps. J’ai grandi en sachant que j’étais né dans la même ville qu’Albert Einstein, et j’ai vécu très près de son ancienne maison quand j’étais à Princeton. Je n’essaie pas d’intégrer les mathématiques à ma musique, mais je m’inspire de la vie et des efforts des scientifiques et des mathématiciens. Leur attention et leur dévouement au développement du savoir me paraît semblable aux arts à leur meilleur. Ce qui me fascine vraiment, c’est l’imagination requise pour résoudre des problèmes mathématiques. »

Eulerian Dances pourrait-elle être liée non seulement aux mathématiques du 18e siècle, mais aussi à la musique de cette ère? Le travail du compositeur a-t-il des parallèles avec le mouvement du renouveau de la musique ancienne ?

« J’éprouve une affinité particulière pour le répertoire du violon des 18e et 19e siècles, qui à mon avis contient tout ce qu’il faut : de l’élégance, de l’imagination, de la virtuosité technique et expressive. J’ai plus écrit pour le violon que pour n’importe quel autre instrument, et chaque exercice me rapproche de l’instrument, mais aussi me rapproche de ce que je crois être ma voix musicale naturelle. »

Nous espérons que vous vous joindrez à nous pour une soirée exaltante le lundi 8 avril, dans l’intimité de la Chapelle historique du Bon-Pasteur.

- Isak Goldschneider, Montréal, avril 2013

 assister au concert Rencontres virtuoses le 8 avril, 2013